L’Ecole de Tous est consciente de l’importance de la construction, par chaque école, de son projet pédagogique. Cette créativité et cette diversité pédagogique doivent s’inscrire dans le respect de quelques principes pédagogiques qui sous-tendent l’Ecole de Tous.
L’enfant, acteur de ses apprentissages, progresse, grâce à la pédagogie active, dans la prise de conscience de ses aptitudes et de ses aspirations. La pédagogie active part du questionnement de l’enfant. Des questions de l’enfant, de l’éveil au désir d’apprendre, l’enseignant « construit» son cours jusqu’aux apprentissages menant aux savoirs et compétences. L’Ecole de Tous met en avant l’« apprendre en faisant ». Dans ce cadre la pédagogie du projet revêt toute son importance.
L’Ecole de Tous fait de la diversité et de l’hétérogénéité des enfants un outil pédagogique et éducatif. Pour ce faire, deux outils pédagogiques paraissent indispensables.
La pédagogie différenciée doit permettre à l’enseignant d’adapter ses méthodes pédagogiques et le contenu de son enseignement à ses différents élèves. Il doit organiser son enseignement afin que toute la classe n’apprenne pas nécessairement la même chose en même temps et au même rythme.
L’enseignement de l’Ecole de Tous se donnant par classe de degré (deux ans) et non par classe d’année, la pédagogie différenciée est indispensable. Ce laps de temps plus long (deux ans) permet de gérer avec plus de souplesse le phasage des apprentissages.
L’enseignant, lui, développe la capacité d’utiliser différents outils, méthodes, adaptés à chaque enfant.
Les outils informatiques pédagogiques, ayant comme principal avantage de pouvoir aisément se plier au rythme de chacun, sont un allié précieux de la pédagogie différenciée.
Pour gérer les rythmes différents d’apprentissage, le cursus est progressivement structuré en séquences d’apprentissage clairement définies (voir « Les séquences d’apprentissage »).
La pédagogie différenciée va de pair avec la pédagogie de la coopération. La classe abandonne le terrain de compétition individuelle pour viser la réussite de tous grâce au travail commun et à la coopération. Responsabilisée de la sorte, la communauté des élèves participe à l’acquisition des savoirs de base de chacun. L’apprentissage se fait en groupe de trois à cinq élèves où les plus rapides épaulent les plus lents. L’enfant plus rapide a l’occasion de transmettre, ce qui lui offre à la fois une nouvelle compétence (celle d’« enseigner ») et un « révélateur » de son degré de maîtrise de la matière. L’élève plus lent profite de différentes approches pédagogiques dans un dialogue avec ses pairs.
Face à l’enfant qui accumule de manière désordonnée des connaissances, l’enseignant devient un intégrateur de celles-ci dans des savoirs. Il accompagne les élèves dans leur apprentissage, les rend capable « d’agir efficacement dans un type défini de situation, capacité qui s’appuie sur des connaissances, mais ne s’y réduit pas » 1.
L’Ecole de Tous, accueillant une population aux référents culturels très diversifiés, se doit d’avoir un projet pédagogique clair et explicite afin qu’il soit aisément compréhensible pour parents et enfants de milieux différents. Afin que les attentes de l’école soient claires, son projet pédagogique doit éviter autant que possible les références culturelles implicites et mettre l’accent sur l’acquisition de savoirs et de compétences clairement décrites. Cette clarté dépourvue d’ « ambiguité culturelle » est indispensable tant dans le volet pédagogique que dans le volet éducatif.
Par exemple, au lieu de demander à l’élève « d’être poli », l’école signifie la politesse attendue : « dire bonjour madame », « on ne mâche pas en classe », etc.
Faute de clarté, les référents culturels implicites prennent le pas et deviennent source de problème et de discrimination.
Pour pouvoir gérer les différences dans les rythmes d’apprentissage, le cursus est structuré en séquences d’apprentissage clairement définies. Cette segmentation permet également de rendre plus explicites les attentes pédagogiques. A l’issue d’une séquence d’apprentissage, la maîtrise de l’élève fait l’objet d’une évaluation formative à caractère sommatif.
Notes: