L’Ecole de Tous a ses valeurs, ses lois et règles et développe sa propre culture. Celle-ci peut entrer en conflit avec la culture familiale de certains enfants. Il convient de préciser les positions respectives de l’école et de la famille dans le parcours éducatif de l’enfant afin de bien comprendre le rôle de chacun dans des contextes culturels différents et leur interaction.
L’école est en partenariat de coéducation 1 avec les parents. Tous deux ont, dans ce cadre, un rôle spécifique et complémentaire :
Ce partenariat de coéducation débouche sur la construction progressive d’un référentiel commun école-parent-enfant définissant de manière opérationnelle la notion d’éducation et leur partenariat dans ce cadre :
Une attention particulière est donnée à l’angoisse que peuvent générer, dans le chef des parents, d’une part, les différences de culture école-famille et, d’autre part, l’hétérogénéité socioculturelle et socio-économique des familles au sein de l’école. Par les modes de dialogue école-parent, par l’organisation du temps et des lieux de parole, l’équipe pédagogique tente constamment de réduire cette angoisse.
Le « contrat » parent-école est conclu au moment de l’inscription d’un enfant.
Il reprend les principes fondamentaux de l’Ecole de Tous (éducabilité, égalité des acquis de base, excellence,…), du projet pédagogique et du règlement. Ceux-ci sont définis en termes simples et explicites en évitant autant que possible toute référence implicite d’ordre culturel ou autre. Il explique la notion de coéducation reprise ci-dessus et le mode de relation qui en découle entre les parents et l’école.
Le dialogue école-parent au moment de l’inscription est crucial. Il est mené par la direction. Elle se fait assister d’un tiers, éventuellement extérieur à l’école, quand les parents ne maîtrisent pas la langue de l’école. Ce dialogue permet à la direction d’expliquer aux parents les éléments du «contrat» précité et aux parents d’ «expliquer» leur enfant et son évolution à la direction.
Si l’attitude et le discours de l’école et des parents ne constituent pas un jugement, une critique, voire une condamnation, de la culture de l’autre, l’enfant comprendra et intégrera qu’il se déploie dans deux contextes culturels différents.
Ce dialogue parent-école est fait de 4 outils, de 2 types de moments et lieux, et évidemment de contenu.
Le journal de l’école
A intervalles réguliers (hebdomadaire, mensuel,…), l’école adresse aux parents une feuille d’information sur la vie de l’école, les activités, les projets, les succès et difficultés rencontrées,…
A l’égard des parents, celui-ci est avant tout un outil d’échanges sur l’enfant et son évolution. Il doit permettre de faire le point sur ce que vit l’enfant tant dans son environnement scolaire que familial.
Le portfolio
A l’école maternelle et durant les 3 premiers degrés du tronc commun, les parents reçoivent à intervalles réguliers un aperçu des réalisations de leur enfant dans les différentes matières et projets.
Le rapport d’évaluation
Outil de dialogue entre enseignants, parents et enfant, ces rapports permettent à chacun de faire des propositions sur les actions et remédiations à mettre en œuvre en cas de besoin.
Individuel
Les membres de l’équipe éducative favorisent les moments de dialogue individuel avec les parents. Dans ce cadre, ils peuvent au besoin se faire épauler par un médiateur extérieur à l’école.
Collectif
Les moments et lieux de dialogue collectif sont organisés de manière à éviter ou réduire l’angoisse des parents. A ce titre, la réunion de tous les parents dans une classe est souvent un moment vécu difficilement par certains parents, ce qui peut réduire fortement leur capacité d’expression et d’intervention. Des réunions par plus petits groupes de parents autour d’un thème (des «moments de parole») ou des réunions plus informelles à caractère festif sont préférées.
Pour les moments de parole, l’Ecole de Tous peut s’appuyer sur une association extérieure de médiation parents – école. Grâce à sa connaissance des familles et à sa plus grande liberté de dialogue avec elles, celle-ci est mieux à même de cerner les sujets à traiter et la motivation des familles à une prise de parole. En outre, il serait judicieux que cette association extérieure endosse le rôle d’animateur et de médiateur dans ces moments de parole.
L’Ecole de Tous souhaite d’ailleurs héberger dans ses locaux une structure associative de médiation et d’aide aux familles. Le fait d’être installée dans l’école facilite le contact entre elle et les parents et montre aux parents l’attention portée par l’école au rôle de la famille dans l’ensemble du processus éducatif. Cette activité de médiation est menée par une association indépendante de l’école. Dans les cas de médiation, le rôle de chacun (association, parents, direction de l’école, membres de l’équipe) est clairement défini.
Le dialogue porte sur l’ensemble du parcours scolaire de l’enfant et son évolution psycho-sociale.
Il est important de définir les limites de ce dialogue dans le volet éducatif. C’est toute la question des infractions et des sanctions.
Tout en reconnaissant la difficulté que représente l’engagement des parents à la prise de responsabilité dans l’école, l’Ecole de Tous estime indispensable de l’organiser à travers les trois mécanismes traditionnels :
L’Ecole de Tous est favorable au principe de l’accomplissement de certaines tâches dans l’école par des bénévoles. A cet effet, elle met au point une «charte du bénévolat dans les activités de l’Ecole de Tous» et un contrat d’engagement de bénévole précisant les droits et devoirs de chacun.
L’implication bénévole des parents dans certaines tâches peut avoir un effet positif sur la relation parents – école. D’une part, se rencontrer dans une activité favorise les contacts et le dialogue entre parents. D’autre part, il est plus facile pour certains parents d’approcher l’école par le biais d’une activité valorisante qu’ils maîtrisent ou, à tout le moins, dans laquelle ils se sentent sur pied d’égalité, plutôt qu’à l’occasion de réunions de parents dans lesquelles le décalage socioculturel ou socio-économique peut constituer un facteur d’inhibition considérable.
Il en va de même quant à la participation de parents à certaines activités scolaires ou parascolaires :
Dans la mesure où ces dernières mettent les parents bénévoles en contact avec les enfants, leur confiant ainsi indirectement un rôle pédagogique ou éducatif, une attention particulière est portée aux points suivants :
Face à cette question qui soulève de nombreux débats et au sujet de laquelle l’on constate un grand décalage entre le discours et la réalité, l’Ecole de Tous adopte une position claire fondée sur les considérations suivantes :
Elle entrevoit une solution dans la mise en œuvre de trois canaux complémentaires de financement :
En ce qui concerne la contribution financière des parents d’élèves, l’Ecole de Tous s’appuie sur les principes suivants :
L’Ecole de Tous prévoit des facilités d’hébergement pour une ou plusieurs associations organisant des activités propres aux parents tels que des cours d’alphabétisation.
Cet hébergement comporte un triple avantage :
Ces activités restent totalement indépendantes de l’institution scolaire, de la direction, de l’équipe enseignante et éducative.
Notes: